La réponse du Président de Maires pour la Paix lors de la 10ème Conférence d’examen du TNP
Malgré tous les efforts déployés par les États parties au cours des négociations pour tenter d’affirmer sans équivoque l’inhumanité des armes nucléaires, de noter les faits liés à l’élaboration du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et d’inclure l’adoption de doctrines de non-utilisation en premier dans le document final, ainsi que de poursuivre les discussions sur les accords multilatéraux relatifs aux garanties de sécurité négatives, cette Conférence d’examen du TNP s’est achevée sans parvenir à un accord sur l’adoption du document final. Ce résultat, à savoir que la Conférence n’a pas pu se mettre d’accord sur un document final, est non seulement à l’opposé de la garantie d’un progrès dans les mesures de désarmement et de non-prolifération nucléaires, comme l’a demandé le maire de Nagasaki représentant Maires pour la Paix lors de la Conférence, mais il rejette également le souhait des hibakusha d’une abolition des armes nucléaires et me laisse vraiment consterné.
Lors de cette conférence, une Déclaration humanitaire commune a été publiée avec l’aval de 145 États, dont le Japon, réaffirmant l’inhumanité des armes nucléaires et reconnaissant que l’élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie qu’elles ne seront plus jamais utilisées. Pourtant, la façon dont elle a abouti à une nouvelle rupture des négociations, comme ce fut le cas lors de la dernière conférence, est une trahison à la détermination de l’humanité pour la réalisation d’un monde pacifique et sans armes nucléaires. Elle implique l’abandon de la poursuite de l’idéal ambitieux du maintien de la paix sans recours à la force armée. C’est exactement ce qui pourrait conduire le monde à une crise dangereuse.
En guise de contre-mesure, Maires pour la Paix, en collaboration avec les maires de ses 8 200 villes membres dans 166 pays et régions du monde, poursuivra la mise en œuvre de ses initiatives visant à assurer la sûreté et la sécurité des citoyens, à promouvoir une “culture de la paix” qui rejette toute forme de violence, et à créer un environnement qui encourage les responsables politiques à mener des politiques étrangères par le dialogue sans s’appuyer sur la dissuasion nucléaire.
Kazumi Matsui, Président de Maires pour la Paix, Maire d’Hiroshima