Les délégations de France, de Catalogne et de Belgique de Maires pour la Paix commémorent le 80e anniversaire du massacre d’Oradour-sur-Glane et participent à la 5ème Conférence des Villes de Mémoire
Le 10 juin 2024, les délégations des sections françaises, catalanes et belges de Maires pour la Paix se sont réunies pour commémorer le 80e anniversaire du massacre d’Oradour-sur-Glane, qui a coûté la vie à 643 personnes. Cet événement solennel a été honoré par la présence des présidents français et allemands, ainsi que par des délégations de villes étrangères, ministres français, des élus, des représentants institutionnels, des associations et des familles des victimes. Ce moment poignant a été un rappel fort de ces événements tragiques et de l’importance de préserver leur mémoire.
Dans le cadre des commémorations, le 11 juin à l’hôtel de Région Nouvelle-Aquitaine à Limoges, les délégations de Maires pour la Paix ont participé à la 5ème Conférence des Villes de Mémoire, initiée par Dunkerque en 2016, et réunit des membres tels que Bizerte, Bucha, Caen, Coventry, Gdansk, Guernica, Hiroshima (via la délégation Mayors for Peace France), Hwaseong, Krefeld, Le Havre, Oradour-sur-Glane, Ouistreham, Rostock, Saint-Nazaire, Saint-Pétersbourg, Szczecin, Volgograd et Ypres.
Les échanges ont porté sur : « Transmettre la mémoire : pourquoi et comment se souvenir », avec le témoignage vidéo d’une hibakusha, Madame Toshiko Tanaka, présenté par Peace Boat ; « Les lieux de mémoire en Europe : bilan et perspectives » ; « Le tourisme de mémoire à l’ère numérique : du pèlerinage à la consommation » ; la proclamation du manifeste des Villes de Mémoire ; et le Manifeste de la Jeunesse, mis en avant par le projet « les jeunes à l’assaut de la paix » impliquant dix jeunes venus de Bucha.
En amont de la vidéo de Toshiko Tanaka, Fatiha Alaudat, conseillère municipale déléguée à la Culture de Paix à Malakoff et représentante de Maires pour la Paix France, a rappelé l’engagement historique des maires des deux villes martyres en faveur de la paix et parallèlement, le rôle fondamental des hibakushas « derniers témoins vivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki », la force et la singularité de leur témoignages qui « expriment avec force et émotion l’inhumanité de ces armes de destruction massive, tout en délivrant un message d’espoir et de paix » leur visée étant « d’éviter à l’humanité de revivre les terribles souffrances engendrées par leur utilisation ».
Elle a souligné la nécessité d’intégrer la mémoire et la culture de paix dans les politiques publiques : « écouter les survivants, préserver les lieux de mémoire, participer à des événements commémoratifs, développer des programmes éducatifs et pédagogiques, organiser des événements artistiques, culturels, sportifs, partager nos idées et nos expériences, marque notre engagement pour une culture de la paix au niveau local, mais aussi à l’échelle mondiale, pour faire advenir un monde durable et pacifiste… »
Elle n’a pas manqué de faire le lien avec l’actualité brûlante dans le monde et en Europe : « En ces temps de réflexion et de commémoration, il est impossible de ne pas penser à toutes celles et tous ceux qui aujourd’hui encore, en Ukraine, au Yémen, en Syrie ou en Palestine, subissent la tragédie de la guerre. Les menaces répétées d’utilisation d’armes nucléaires nous rappellent l’importance et l’urgence d’interdire définitivement ces armes de destruction massive, comme le demandent les hibakusha et le réseau mondial Maire pour la Paix… Face à la violence, à la montée des extrémismes, de l’intolérance, du repli sur soi et de la haine de l’Autre, il est impératif que nous agissions collectivement pour prévenir de telles situations et protéger les droits fondamentaux de toutes et de tous. »
L’année prochaine, le 6ème Colloque se tiendra à Dunkerque pour poursuivre ce dialogue vital.